
Vivre avec le risque
Steeve Chapados, Caisses de groupes
La « normalité » d’hier sera-t-elle la « normalité » de demain ? Tout le monde se pose la question. Des tendances lourdes s’installent, et il serait sans doute hasardeux de nourrir chez chacun un faux sentiment de sécurité. La notion de risque est permanente, que ce risque soit lié aux accidents ou aux maladies. La crise sanitaire nous l’a rappelé.
Ce que nous avons observé dans nos caisses et tout autour de nous depuis la mi-mars, c’est que l’être humain est capable de s’adapter aux nouvelles situations et qu’il fait preuve de créativité lorsqu’il est confronté au danger.
Les caisses de groupes
Le modèle d’affaires de la plupart des caisses de groupes à portée provinciale les a encouragées, depuis longtemps, à outiller leurs employés afin qu’ils puissent établir des relations à distance et se déplacer, au besoin, sur les lieux de travail des membres. Dans plusieurs caisses, par exemple, la plupart des conseillers étaient équipés d’ordinateurs portables avec VPN, ce qui leur permettait de travailler en mode sécurisé à l’extérieur des locaux de la Caisse. Leurs ordinateurs étaient également dotés d’outils bureautiques et d’applications comme Skype permettant les entrevues à distance avec les membres. Lorsque nos équipes ont été confrontées aux mesures de confinement imposées par la pandémie, elles étaient déjà en terrain connu. Le changement dans leurs façons de faire n’a pas été drastique.
C’est donc par la nature de leur modèle d’affaires — parce qu’elles ne sont pas territoriales et que leurs employés avaient l’habitude des relations à distance — que les caisses de groupes ont pu poursuivre leurs opérations pendant le confinement, sans bris de service.
Un ralentissement n’est pas un arrêt.
Le confinement est apparu en pleine saison d’achat de propriétés. Pour certaines caisses de groupes, cette période est particulièrement importante. Mais cette année, il n’y aura pas de « boom » immobilier en raison de l’annulation (ou du report) de visites et de l’insécurité financière engendrée par la crise. Par ailleurs, l’arrêt des activités dans plusieurs milieux de travail ralentit le rythme de développement des affaires de nos caisses. Toutefois, si on regarde la volumétrie des contacts avec nos membres et le volume d’affaires développé depuis le début de l’année, et même dans les premières semaines du printemps, on constate qu’un certain rythme a été maintenu. Dans les circonstances actuelles, c’est très encourageant.
Malgré les difficultés engendrées par la crise, le réseau des caisses de groupes a pu démontrer toute la résilience de son modèle d’affaires spécifique dans ce contexte de pandémie. Cela dit, de par leur mission de desservir 15 secteurs précis, certaines caisses ont été particulièrement affectées par le ralentissement marqué de leur secteur tandis que d’autres ont vu leurs activités se maintenir puisqu’elles œuvrent dans des secteurs actuellement très sollicités en raison des mesures prises pour combattre la pandémie. Dans ce contexte, les caisses de groupes entendent être solidaires entre elles plus que jamais. Son réseau est représentatif d’une économie plurielle qui se déploie autant dans le secteur public, privé que social. La combinaison de ces forces constitue un atout unique et une valeur ajoutée certaine au sein du Mouvement Desjardins démontrant ainsi toute sa pertinence, surtout, pendant cet épisode qui restera gravé à jamais dans notre mémoire collective.