
Savoir s’ajuster
Stéphane Labine
En matière de main-d’œuvre, les caisses de la région de l’Outaouais doivent faire face à un concurrent important : le gouvernement. En effet, la fonction publique fédérale attire de très nombreux travailleurs qualifiés. Pour être concurrentiel, Desjardins doit donc s’ajuster. Comment ? En adoptant des mesures… sur mesure. Des façons de faire qui ne sont pas nécessairement celles de l’ensemble du réseau.
La force d’attraction de nos caisses est réelle. Nous offrons un milieu de travail stimulant, et la marque Desjardins a une valeur certaine. Après tout, plus de 47 000 personnes ont choisi de faire carrière au Mouvement. Mais quelle définition peut-on donner au terme carrière en 2020 ?
Nous savons tous que nous ne pouvons tenir pour acquis qu’une personne qui entre chez nous aujourd’hui y passera sa vie entière. En effet, elle ne se marie pas avec Desjardins jusqu’à ce que sa retraite les sépare. Sur le plancher de danse, elle apprend à danser avec notre organisation tout en ayant l’œil sur d’autres danseurs. Rien ne l’empêchera de changer de partenaire un jour.
Gagner sa fidélité
Ailleurs, les conditions de travail sont-elles plus alléchantes ? Parfois, mais pas toujours. La loyauté à un employeur dépend de plusieurs facteurs. La reconnaissance concrète des efforts et du talent en est un. Offrir à l’employé la possibilité d’avancer plus rapidement s’il démontre des capacités et une motivation exceptionnelle en est un autre. Et ce ne sont que deux exemples.
Dans la région de l’Outaouais, les DG se sont penchés sérieusement sur la question. Plutôt que de se concentrer sur ceux qui restent, ils se sont demandé pourquoi des employés, même s’ils ne représentent qu’une fraction du personnel, décident de quitter Desjardins après un certain temps. Leurs réflexions ont débouché sur une proposition en plusieurs volets afin d’améliorer la rétention au sein du personnel de leurs caisses.
Avantages et inconvénients de l’uniformisation
Le Mouvement Desjardins a considérablement évolué après avoir soufflé sur ses 100 bougies il y a vingt ans. En effet, depuis le début du millénaire, de nombreuses caisses se sont regroupées. De plus, étant bien de son temps, l’institution financière a établi des pratiques et des normes internes qui lui ont permis de grandir et de réduire les iniquités. Toutefois, une réalité demeure : le réseau couvre un territoire aux mille réalités. Des idées valables dans une région ne sont pas nécessairement applicables partout. Il y a donc des avantages et des inconvénients rattachés aux normes ou à l’uniformisation des pratiques ou des modèles. Ainsi, plusieurs gestionnaires de nos organisations soulignent la difficulté d’appliquer un modèle uniforme dans un réseau de caisses qui peuvent toutefois se vanter d’avoir le même ADN.
Nos caisses se ressemblent comme des sœurs, et sont fières d’appartenir à la famille Desjardins, mais elles ne sont pas des jumelles identiques.