Prévention et gestion : se donner les bons outils

Jacinthe Sicotte, Île-de-Montréal
Chaque jour, 500 000 Canadiens s’absentent du travail en raison de problèmes de santé mentale, selon le Mouvement santé mentale Québec. Parmi les dix principales causes d’invalidité, cinq sont liées à des troubles mentaux. Les dépenses engagées par une entreprise pour un employé en congé d’invalidité de courte durée en raison d’une maladie mentale s’élèvent à près du double d’un congé attribuable à un problème de santé physique.
En plus des tâches de gestion qui leur incombe, les gestionnaires se voient confier la responsabilité de la prévention en santé mentale. Comment les outiller face à des problématiques qui dépassent leurs connaissances ?
Si les gestionnaires ne requièrent aucune formation en psychologie, ils ont souvent charge de la sensibilisation et de la prévention en santé mentale. Non seulement le sujet il peut être délicat, mais il s’avère parfois difficile pour un gestionnaire de détecter ce type de problématique. En outre, leurs agendas sont déjà bien remplis, notamment entre la fuite de données, la gestion de la pandémie et le suivi de la performance de leur ressource : comment y glisser la notion de prévention ?
Il incombe aux directeurs généraux d’outiller les gestionnaires sur le bien-être des employés et la prévention. De même, il faut trouver des moyens de favoriser l’ouverture des employés à s’exprimer sur ces sujets. Bien que l’on fasse déjà la promotion du Programme d’aide aux employés (PAE) et de l’identification des leviers de bien-être, par exemple en l’affichant dans la cuisine et dans nos communications internes, ces moyens de sensibilisation ne semblent pas suffire.
Un atelier avec Desjardins sécurité financière pourra amener les gestionnaires à savoir trouver les bons mots, à favoriser les échanges dans une situation où un employé serait potentiellement en difficulté psychologiquement, sans oublier que dans certains cas, nos gestionnaires eux-mêmes pourraient être en détresse psychologique.
À la caisse de Sault-au-Récollet–Montréal-Nord, un atelier sur le leadership en couleur aura également lieu. Effectué dans un premier temps avec les gestionnaires, il vise à apprendre comment adapter le leadership et l’agilité communicationnelle pour être un gestionnaire plus bienveillant. On privilégie une approche de gestion de plus en plus humaine en apprenant à connaître les individus derrière les employés. Il s’agit d’une initiative qui a déjà eu lieu dans d’autres caisses et dont on gagnerait à s’inspirer.
Le virage de Desjardins, c’est de se centrer davantage sur nos ressources internes et sur l’être humain. Établir un dialogue en apprenant à connaître l’individu, ses besoins et ses valeurs est la clé de la prévention des enjeux d’absentéisme. Gestionnaire ne rime plus avec autoritaire : la gestion, c’est avant tout 80 % de coaching, et 20 % de réponses aux demandes, d’où le défi de passer de gestionnaire à coach.
Les outils des partenaires, à l’instar des consultants externes spécialisés en psychologie, devraient être davantage mis à profit afin de bien outiller nos gestionnaires et engendrer une vague de mieux-être au travail.
Gardons le cap sur la santé mentale pour l’accroissement du bien-être individuel et collectif.