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À l’image des membres de Desjardins

Karine Oscarson et François Pratte

Desjardins n’est pas une institution financière comme les autres. Elle offre une panoplie de services financiers à une clientèle qui en est aussi propriétaire. N’est-ce pas la raison d’être d’une coopérative ? Toutefois, les attentes des membres de Desjardins évoluent constamment. De plus, les technologies numériques ont chamboulé l’industrie financière en plus de modifier les habitudes des consommateurs.

La transformation numérique de Desjardins, qui avait été le sujet principal du numéro de mai 2019, est un processus continu. Nul ne peut prévoir avec exactitude quelles approches ou stratégies seront — ou devront être — adoptées par le Mouvement dans quatre ou cinq ans, par exemple.

En seulement deux ans, de nouveaux éléments sont venus bousculer le réseau. Nous trouvions donc judicieux de demander à M^me Nathalie Larue et M. Éric Lachaîne, respectivement première vice-présidente Stratégie, Marketing et Services aux particuliers, et premier vice-président Réseau des caisses et Services aux membres et clients chez Desjardins, où nous en étions avec le numérique aujourd’hui, en tenant compte d’éléments comme la pandémie, l’omnicanal et le télétravail. Pour un compte rendu de cet entretien, lisez l’article Numérique : où en sommes-nous ?.

Plus que des clients, les membres de Desjardins ont leur mot à dire sur les orientations du Mouvement. D’ailleurs, la question de la gouvernance occupe une place grandissante dans les discussions et nous étions ravis, le 20 mai dernier, d’assister au webinaire organisé par l’ADGC, intitulé « Pour une gouvernance d’impact ». Notre invitée était M^me Louise Champoux-Paillé, administratrice de société certifiée.

Pendant une heure et demie, Mme Champoux-Paillé nous a entretenus sur l’importance d’une bonne gouvernance. Se référant à différents tableaux, elle nous a aussi démontré que la gouvernance était en changement, affectée notamment par les crises. Nous avons trouvé intéressant, entre autres, qu’elle souligne que la composition des conseils d’administration des caisses était beaucoup moins homogène qu’il y a vingt ou trente ans : les administrateurs sont plus représentatifs du membership. En effet, à la même table au CA d’une caisse Desjardins, discutent des professionnels, des hommes et des femmes de tous âges et de tous métiers. Cela, bien sûr, confirme le poids décisionnel de chaque caisse au sein du réseau. À ce sujet, nous vous invitons fortement à lire le mot du président de l’ADGC, Jean-Pierre Cantin, au sujet du rôle fondamental des caisses au CA de la Fédération.

À lire aussi dans ce numéro de Leader :

Exercer son leadership avec courage managérial en valorisant le doute, l’incertitude et la peur ! — Le courage managérial se décline à travers quatre types de courage qui permettent d’agir et d’exercer son leadership au quotidien et dans ses fonctions. Un texte de la chronique Tendances signé par Annick Trépanier.

Le DCDE a pris les choses en main — Serge Barrette raconte comment l’organisation du centre Desjardins Entreprises Centre-du-Québec, dirigée par Alain Huot, s’est comportée face aux nouveaux enjeux posés par la pandémie.

Attraction, rétention et valorisation de nos employés — Selon Elias Kallas, bien que la possibilité d’évoluer au sein de la grande famille Desjardins soit louable, l’attraction et la rétention du personnel constituent un défi.

Moment crucial — Chantal Parent rappelle que nous arrivons à un moment qui nous paraît crucial en ce qui a trait à la définition des rôles du DG. Ce que les DG veulent, dit-elle, c’est être capables de créer le Desjardins de demain.

Le prochain numéro de Leader paraîtra à la fin de l’été. Nous souhaitons à tous de bien profiter de cette saison chaude qui coïncidera, souhaitons-le, avec la fin graduelle de la pandémie.

Jean-Pierre Cantin, [email protected]

Au début du printemps, nous avons lu et étudié avec attention, à l’ADGC, le cahier préparatoire du congrès de Desjardins qui devait avoir lieu à l’automne. Il y est notamment question de la gouvernance de la Fédération. À ce sujet, notre association s’est positionnée de manière officielle et en a fait part à ses membres : elle recommandait alors de faire modifier la proposition de Desjardins afin que les DG aient une présence plus significative au sein du conseil d’administration du Mouvement, que ce qui leur était proposé.

L’objectif est multiple, mais vise particulièrement à maintenir le savoir-faire complexe du terrain, la proximité et la connaissance fine des membres et de nos milieux afin d’éviter les angles morts dans nos prises de décisions stratégiques. Nous tenons à rappeler et à souligner que Desjardins a besoin de nous pour élaborer des orientations et des stratégies éclairées, et pour prendre les meilleures décisions pour ses membres et ses clients, notamment pour anticiper les impacts de ces décisions sur l’expérience de nos membres.

Ce qu’il faut lire, en fait, c’est qu’on doit se rappeler le rôle fondamental que jouent les caisses au sein du Mouvement. Nous ne le répéterons jamais assez : la relation de proximité qu’elles entretiennent avec les membres, dans tous les milieux, c’est de l’or en barre pour Desjardins. C’est ça, notre plus grand avantage concurrentiel !

Notre proposition est d’ailleurs tout à fait cohérente avec l’allocution du président du Mouvement Desjardins, M. Guy Cormier, en amont du vote lors de l’Assemblée générale annuelle de la Fédération, en mars dernier.

La caisse est un tout

Les DG jouent un rôle quotidien dans les caisses, mais ils savent très bien que le principal élément qui nous distingue des banques, c’est l’intelligence collective et notre capacité historique à l’utiliser. Les CA de nos organisations sont de plus en plus composés de personnes d’âges et d’horizons variés. Nos administrateurs sont des représentants et porte-parole des différentes réalités des communautés dans lesquelles nos caisses sont implantées.

Engagés, nos administrateurs ont une vision pour leur institution financière et la partagent. Le rôle des leaders des caisses — DG et administrateurs — est donc beaucoup plus complexe et structurant que l’engagement dans leurs milieux et leurs approbations de dons ou de projets dans la collectivité. Dans les CA, les DG répondent aux questions et éclairent les administrateurs afin de faire évoluer leurs caisses. Les responsabilités sont partagées, et tous ont le même objectif : le succès de leurs caisses respectives et celui de Desjardins dans son ensemble.

La présence de plus d’un DG autour de la table du CA de la Fédération n’est donc pas qu’un chiffre ou un symbole. C’est de la gouvernance pratique. Ce n’est pas une meilleure représentativité des DG que nous proposerons au congrès. Nous proposons de stopper l’érosion de notre capacité historique à prendre des décisions stratégiques en connaissant les impacts réels de celles-ci sur nos opérations et sur l’expérience client de Desjardins. Nous ne pourrions être plus explicites.

Nous reconnaissons la pertinence de la centralisation de services ou de grandes orientations Mouvement, mais nous devons mettre en relief — et défendre — les avantages très concrets liés à la place des caisses dans le Mouvement, tant pour les membres-clients de Desjardins que pour l’institution elle-même. Après tout, l’érosion d’un avantage stratégique… ce n’est jamais une bonne affaire !

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