
On n’aime pas le changement, mais on s’adapte à tout
Jean-Pierre Cantin, [email protected]
En raison des mesures de sécurité implantées par le gouvernement pour limiter la propagation du coronavirus, le congrès 2020 de l’Association, qui devait avoir lieu en septembre, a été annulé. L’occasion est belle, croyons-nous, pour lancer un chantier afin de vous sonder sur vos besoins, réorganiser la permanence et développer le service aux membres.
En attendant le déconfinement généralisé et le retour à une certaine normalité, vous êtes tous encouragés à entretenir vos contacts, même si ce n’est pas en chair et en os. C’est d’ailleurs ce besoin qui a donné naissance à notre association il y a plus de quarante ans.
Ce que nous vivons depuis la mi-mars nous pousse à faire un retour aux sources sur notre métier de gestionnaire. La crise nous a ramenés sur le terrain. Cette reconnexion avec nos équipes, avec notre monde, se fait sentir dans les caisses de toutes tailles. Le confinement chacun chez soi nous encourage depuis le début à établir de nouveaux rituels et une régularité dans nos rencontres virtuelles afin de maintenir le lien avec nos gestionnaires et employés. De plus, leur fréquence a augmenté : de mensuelles, elles sont devenues hebdomadaires, voire quasi quotidiennes dans certaines caisses.
Les directives gouvernementales et celles de Desjardins, au-delà du confinement et de la distanciation physique, nous ont obligés à opérationnaliser des changements très concrets, matériels, dans les espaces encore ouverts de nos caisses, notamment pour l’accès aux guichets automatiques : l’application de barres sur les planchers pour faire respecter les deux mètres de distanciation, par exemple. Nous avons également pu prendre conscience du rôle important que jouent nos employés de première ligne en temps normal auprès de membres qui choisissent d’effectuer des transactions au comptoir plutôt qu’au guichet automatique. En fait, nous avons pris plus conscience que certains membres sont incapables d’effectuer eux-mêmes des transactions en raison de leur handicap physique (visuel ou autre) ou leur incapacité de lire. Une expérience terrain jusqu’alors inconnue pour un grand nombre de nos employés. Nous avons donc été ramenés, par cette crise, au b-a-ba de la gestion du changement, des opérations, de l’expérience membre et client.
Main-d’œuvre
Sujet de toutes nos rencontres, la pénurie de main-d’œuvre a cédé sa place à une situation contraire. Mais elle est temporaire. Dans peu de temps, lorsque nous rencontrerons des candidats pour pourvoir de nouveaux postes, plusieurs d’entre eux nous poseront sûrement cette question : favorisez-vous le travail à distance ? Leurs attentes auront changé après la pandémie. Sur quels critères se baseront-ils pour nous considérer comme de bons employeurs ?
À la Fédération, presque la majorité des employés travaillent à distance (dans les centres d’appels, notamment, depuis peu), tout le contraire de ce qui se vit dans les caisses. En effet, nos organisations ne comptaient, avant la pandémie, qu’une minorité d’employés en télétravail. Il est évidemment possible d’outiller nos équipes-conseils afin de leur permettre d’offrir un service à distance — le processus est en marche et a été accéléré par la crise —, mais un grand nombre de nos gens ne pourraient travailler ailleurs qu’en caisse.
Nous ne sortirons pas de la Covid-19 comme nous y sommes entrés. Nos réflexes seront différents. Beaucoup de paradigmes auront changé. Nous devons en prendre conscience aujourd’hui, en sachant que nous aurons l’obligation de démontrer notre agilité comme équipes, comme caisses, comme régions et comme grand Mouvement.
Je vous souhaite à tous, au nom de tous les membres du conseil d’administration et du secrétariat de l’ADGC, de passer un très bel été. Santé tout le monde !