
Michel Truchon et l’entraide à la table des DG
L’ADGC existe depuis plus de 40 ans, mais avant même sa fondation, en 1977, il existait d’autres associations au sein du réseau, dont celle des DG des caisses de Québec-Métro, Lotbinière et Portneuf. Le directeur général de la Caisse Desjardins de Saint-Raymond–Sainte-Catherine, Michel Truchon, en est le président depuis 2016. Lorsque les VPR ont été abolies en 2018, il a senti que la table pouvait être élargie. Elle comptait alors autour d’une vingtaine de caisses. Aujourd’hui, elle accueille les DG de 43 caisses Desjardins qui, chaque mois, échangent sur des sujets et des enjeux qui les touchent. On s’entraide dans le Grand Québec !
Avant de nous entretenir avec Michel Truchon, nous savions qu’il était un leader au sein de la profession. Sa réputation l’avait précédé. Ses collègues disent de lui qu’il anime la table des DG d’une main de maître. Plusieurs soulignent son professionnalisme, sa capacité de passer des messages dans le plaisir et de travailler dans le positivisme, ainsi que son leadership mobilisant et rassembleur. D’ailleurs, Francyne Pellerin (Grande région de Québec), dans le dernier numéro de Leader, écrivait :
« Notre région s’est jointe à un comité régional qui représente une quarantaine de caisses Desjardins. Ses membres se réunissent chaque mois. À cet effet, je salue le leadership de Michel Truchon, le DG de la Caisse Desjardins de Saint-Raymond–Sainte-Catherine, qui a invité nos caisses à se joindre à celles de Québec-Est et de Québec-Ouest–Rive-Sud qui ont créé ce comité. Nous avons été fort bien accueillis par les principaux organisateurs. Nous travaillons sur des dossiers concrets dans le but de faire avancer et simplifier des choses, que ce soit au sujet des commandites ou de toutes sortes de problématiques qui concernent nos caisses et nos membres. Tout cela se fait dans un esprit d’entraide et de coopération. »
Lorsque les vice-présidences régionales ont été abolies, tout le territoire desservi par les caisses a été redécoupé. Par exemple, le Grand Québec inclut maintenant Charlevoix, Kamouraska et la Beauce, jusqu’à Thetford-Mines. Les DG des caisses de ces secteurs, au lendemain de la disparition de leur VPR, n’avaient plus d’occasions de faire le point et de se rencontrer de façon régulière. En d’autres mots, il y avait un vide à combler.
Devant cette situation, les membres du CA de l’Association des DG des caisses de Québec-Métro, Lotbinière et Portneuf ont pris une initiative. Michel Truchon : « On s’est dit qu’on allait prendre le relais en organisant des réunions mensuelles. Y aurait-il suffisamment de sujets pour tout le monde ? Ce qu’on voulait surtout, c’était de briser l’isolement et être capable de se concerter sur des points nécessaires à notre région, et faciliter notre compréhension des grands sujets de l’heure qui nous concernent. »
L’idée était excellente et semblait prometteuse, d’autant plus qu’elle répondait à un besoin exprimé par les DG des régions orphelines. Mais la première approche, nous explique-t-il, visait d’abord à tâter le terrain. Il fallait que ça en vaille la peine : « Nous devions éviter de faire venir nos copains à des réunions qui auraient peu de sujets ou peu d’attrait. »
Pari gagné
Les rencontres se sont révélées pertinentes et valorisantes. Chaque mois, les DG se rencontrent dans la bonne humeur. « On invite aussi des gens de la Fédération à intervenir et à faire des présentations », dit Michel Truchon. Il s’agit donc de réunions ouvertes et productives, qui ont même donné lieu à la création spontanée de comités de réflexion. Il poursuit : « On s’est dit : arrêtons de vivre isolément. Par exemple, on a demandé à notre comité RH de jouer un rôle actif auprès de l’ICD en lui proposant d’apporter des améliorations à certaines de ses formations. Par la suite, les gens de l’ICD sont venus nous rencontrer pour nous dire que nos recommandations étaient tout à fait pertinentes. »
Cet exemple démontre que les rencontres mensuelles des DG du Grand Québec sont non seulement pertinentes, mais même primordiales selon le président de l’Association : « On va plus loin que notre région. On appuie des idées ou des initiatives de développement. Aussi, on pose des questions si on a des doutes ou des interrogations sur la mise en place de nouvelles structures. »
La capacité du regroupement
« Nos 43 caisses ont la capacité d’intervenir, mais aussi d’améliorer notre compréhension. On a mis de côté la politique afin d’être, en quelque sorte, au service de nos caisses. »
Pendant tout un avant-midi, les DG de caisses évoluant dans des milieux hétérogènes discutent ainsi d’enjeux auxquels ils sont confrontés. Néanmoins, que dit Michel Truchon du fait que la réalité de l’un n’est pas nécessairement celle de l’autre ? « C’est vrai, nous dit-il, mais la rencontre permet justement d’avoir une vision différente. Dans certains cas, est-ce qu’on peut adopter une orientation favorable à chacune de nos démarches ? Je pense que oui. »
Chaque rencontre commence par un petit-déjeuner pendant lequel tous conversent à bâtons rompus. Un peu plus tard, une fois les tables débarrassées et tasse de café à la main, les convives commencent à discuter des sujets inscrits à l’ordre du jour. « Les points sont très ouverts. Et quand on attend un invité, si on peut passer la plus grande partie nos sujets avant son arrivée, on le fait. D’ailleurs, je dirais, à ma grande surprise, que le point le plus important, c’est le varia. Il devient la place où l’on amène nos problèmes, nos façons de voir, nos questionnements sur une nouvelle sortie récemment. » La rencontre peut aussi être pédagogique parfois, en permettant aux DG de se familiariser avec un outil avant qu’il soit lancé dans le réseau, avec une présentation en primeur.
« C’est très convivial ! », nous dit Michel Truchon. Cela explique sans doute le succès de l’initiative qui ne se dément pas depuis qu’elle a été prise il y a plus d’un an. « On est plus cohérent par le fait que l’information circule », s’empresse-t-il d’ajouter.
La présence des caisses de groupes
Un point majeur, selon Michel Truchon, est la présence de caisses de groupes : « Sur notre territoire, on a jugé qu’il fallait être capable d’avoir des dialogues avec leurs DG. C’est une bonne place pour que nous percevions les réalités de l’un et de l’autre. Ça nous a ouvert des portes. Maintenant, les caisses de groupes sont impliquées dans le comité Commandites qui supervise surtout les commandites régionales ou interlocales, ce qui n’était pas le cas à l’époque des VPR. »
150, rue des Commandeurs
Depuis que le groupe s’est élargi à 43 caisses, toutes les réunions se tiennent dans une salle de la tour de Desjardins, à Lévis. « On s’y sent bien accueilli, dit Michel Truchon. On est dans l’intimité, avec la possibilité de profiter d’installations techniques telles que les écrans. À chaque rencontre, on sent au sein du groupe une belle volonté de discuter ainsi qu’un grand respect mutuel. »
Qui est Michel Truchon ?
Arrivé en poste à la Caisse populaire Desjardins de Saint-Raymond–Sainte-Catherine en avril 2014, Michel Truchon œuvre au sein du Mouvement depuis près de trente ans à titre de directeur général, notamment sur la Côte-Nord où il était auparavant à la direction de la Caisse populaire Desjardins de Baie-Comeau. Au cours de sa carrière, il a participé à plusieurs comités consultatifs au sein de Desjardins et siégé sur divers conseils d’administration. Il est président de l’Association des directeurs généraux des caisses de Québec-Métro, Lotbinière et Portneuf depuis 2016.