Édition #69

Mars 2025

Jean-Pierre Cantin, [email protected]

Si la caisse n’avait plus sa place comme entité autonome et indépendante au sein du Mouvement, si elle n’était pas reconnue comme valeur ajoutée dans le Tout-Desjardins, à quoi servirait son conseil d’administration ? Le tandem Président-DG jouerait-il un rôle actif et prépondérant sur les orientations et décisions de la plus grande coopérative financière du Québec ? La question ne se pose pas. Les caisses, propriétaires du Mouvement Desjardins, sont aussi sa grande distinction, cette distinction coopérative qui nous procure un avantage stratégique important. À nous d’en profiter pour le futur !

En nous posant diverses questions sur les rôles respectifs du CA des Caisses, de son président et du rôle du DG, nous nous questionnons, en réalité, sur le rôle des caisses dans le Mouvement Desjardins : quelle place doivent-elles occuper afin qu’elles gardent l’avantage stratégique d’être connectées à leurs milieux tout en étant partie intégrante d’un grand Mouvement ?

Pendant des années, nous avons porté simultanément trois chapeaux : caisse, région et Mouvement. Avec le temps, le chapeau « caisse » (local) a perdu de son importance au profit du chapeau « région », notamment dans la foulée de dizaines de regroupements. Vu le contexte et compte tenu de l’évolution naturelle de Desjardins, ce chapeau a teinté un grand nombre de nos rencontres et discussions sur nos préoccupations et orientations. Au fil du temps, ces concertations régionales, effectuées dans le cadre de forums ou de comités, ont débouché sur des politiques et des solutions communes.

Le chapeau « Mouvement », quant à lui, était plus discret. Il ne l’est plus.

Pensée globale, action locale ?

Ce concept a émergé dans les milieux environnementaux il y a une vingtaine d’années. C’était tout à fait logique : puisque l’effet de serre touche l’ensemble de la planète, chaque pays doit faire sa part pour réduire l’émission des G.E.S. Mais ici, au Québec, notre principale source d’énergie n’est pas le charbon, un émetteur important de G.E.S., mais l’hydro-électricité, la source d’énergie qui en émet le moins. Ce n’est donc pas en suivant la consigne internationale de choisir d’autres sources d’énergie que nous contribuerons à diminuer la quantité de G.E.S. dans l’atmosphère. Le Québec n’est pas la Chine.

Le concept de réfléchir collectivement afin de se donner un plan d’action uniforme à appliquer localement ne tient pas compte de la réalité d’un réseau aussi riche et diversifié que celui du Mouvement Desjardins. Ou plutôt, de ses réalités.

Pour vraiment se démarquer et être parmi les meilleurs en 2020, il faut maîtriser l’art d’équilibrer les grandes orientations de l’organisation et les actions locales. Tout le défi réside donc dans le choix entre l’ensemble et le particulier. Les entreprises les plus performantes sont celles qui maximisent l’art de savoir quand penser et agir globalement et quand penser et agir localement. En agissant « glocalement », on considère simultanément les perspectives de l’ensemble du Mouvement et les particularités locales des caisses Desjardins.

Tant les DG que les présidents souhaitent que nos caisses atteignent ou dépassent leurs objectifs. Nous voulons tous nous assurer que Desjardins soit « premier dans le cœur des gens ». Les présidents jouent un rôle d’influence auprès du Mouvement Desjardins, de même que les DG qui se coordonnent et se concertent entre collègues et avec la Fédération. Nous sommes donc tous, DG et présidents de nos caisses, dans une dynamique de concertation afin de créer une synergie qui amène des résultats collectifs supérieurs à la somme de nos meilleurs résultats individuels.

Du tandem Président-DG à l’organisation de la pensée et de l’action locale ?

Les tables de proximité ainsi que les nouveaux mandats confiés aux administrateurs des caisses par la Fédération ont entraîné une séparation des DG et des présidents sur le plan perceptuel. Il nous semble donc important, particulièrement dans le contexte actuel de chambardement et de réflexions vers un congrès, de souligner l’importance de penser et d’agir « glocalement » et que la pensée et l’action locale s’organisent dans chaque milieu. Ce n’est pas globalement ou localement, c’est globalement ET localement ! 

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